Droit d’entrée
Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU, revient sur la création de nouvelles structures, comme l'Agence nationale de la recherche, pôles de recherche prévues par la loi.

De nouvelles structures pour l'Université. Qu'en pensez-vous ?

Nous sommes bien sûr favorables à des structures de coopération librement consenties, décidées par les instances universitaires et mutuellement avantageuses. Cependant, cette logique n'est pas celle des Pres ­ pôles de recherche et d'enseignement supérieur ­ tels qu'ils apparaissent dans le projet de loi. L'idée du gouvernement est manifestement d'opérer des regroupements concentrant les formations de niveau mastère et doctorat, découplées du niveau licence. Ce projet aura pour effet de priver un grand nombre d'étudiants de débouchés vers les formations les plus qualifiantes et la recherche. De plus, le gouvernement utilise les Pres pour mettre à mal la démocratie universitaire. Nous sommes favorables aux réseaux et aux coopérations, fondement des activités de recherche. Toutefois, les «réseaux thématiques» du projet de loi visent à focaliser les Pres sur un transfert de l'innovation vers les pôles de compétitivité. Cet objectif est trop réducteur.

Mais n'y a t-il pas un vrai problème d'éparpillement, avec près de cent universités et grandes écoles ?

Le vrai problème, c'est l'ambition que l'on fixe à l'enseignement supérieur et la recherche. Si l'on veut diplômer par l'enseignement supérieur 50 % d'une classe d'âge, il faut un véritable maillage du territoire par des universités généralistes avec des formations lisibles, permettant des passerelles entre elles et la mobilité des étudiants. Concentrer encore les formations alors que rien n'est fait en matière d'aide sociale, d'hébergement et de transport, c'est signer des mesures d'exclusion sociale. Les universités ont leur histoire, comme les disciplines scientifiques. A trop vouloir uniformiser, on appauvrit la spécificité de notre organisation, de nos statuts, lesquels, il faut le dire, sont attractifs pour des milliers de chercheurs et d'enseignants à l'étranger.

Le gouvernement attribue l'essentiel des créations de postes à l'université, en êtes-vous satisfait ?

Le gouvernement, sous la pression des manifestations nombreuses depuis deux ans, a consenti un petit effort de création d'emplois pour le budget 2006. Ont été annoncés 1 100 postes d'enseignants-chercheurs, lesquels ne sont pas encore tous réellement affectés aux établissements. Ceci dit, nous sommes encore loin des besoins tant pour la recherche que pour l'enseignement, évalués à 4 500 créations de postes par an sur dix ans. C'est nécessaire pour permettre aux nouveaux maîtres de conférence de réaliser leurs projets de recherche en allégeant leur charge d'enseignement et pour améliorer l'encadrement des étudiants, faciliter leur réussite. Le projet de loi ne comporte aucune programmation à la hauteur des besoins. De même, dans le budget 2006, l'investissement, toujours très en deçà des standards européens de la dépense par étudiant, ne permet pas de faire face aux besoins en bibliothèques (comme le montre le rapport récent de la Cour des comptes), locaux, aide sociale.
Sylvestre HUET

Actualités   


Warning: main(http://droit.dentree.free.fr/hopactualites.php) [function.main]: failed to open stream: Network is unreachable in /mnt/100/sda/3/1/droit.dentree/hopbas.php on line 35

Warning: main() [function.include]: Failed opening 'http://droit.dentree.free.fr/hopactualites.php' for inclusion (include_path='/mnt/100/sda/3/1/droit.dentree/include:.:/usr/php4/lib/php') in /mnt/100/sda/3/1/droit.dentree/hopbas.php on line 35
[Webmestre]

[Fil rss]

[V. 0.7]
Droit d'entrée
Une association de défense des doctorants en sciences humaines et sociales



004.44

clics / mois.